Ressource
- Valentine Birnbaum
- 26 mai 2020
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 sept. 2020

La vue satisfait la curiosité de ses yeux tandis que ses jambes supportent la fatigue que la marche a accumulée. Le visage vers le ciel, il nourrit sa peau des quelques rayons qui persistent. Son cœur est lourd, son esprit attristé et ses rêves meurtris. Pourtant là, devant la merveille qu’offre la nature entre les falaises de granite et le torrent qui traverse la vallée, sa douleur s’apaise. Comme un baume réconfortant, le paysage de ces hauteurs réchauffe l’espoir du voyageur et rempli un peu de plénitude dans ce corps vidé d’amour. Et alors que l’énergie s’éprend peu à peu de ses muscles, un vent frais et curieux s’éveille doucement de la forêt et vient chatouiller les poils de Martin. Le tissu de son short frétille contre sa peau et la caresse qu’il lui procure est presque dérangeante. Debout sur son rocher, il se fond peu à peu dans le décor comme un arbre dans une forêt. Son corps est las de ces sentiments, il supporte le poids d’une histoire trop lourde pour son gabarit. Et l’endurance qu’elle requiert a fini par épuiser les os d’un homme persévérant. Martin est usé et toutes ses cellules ressentent la faiblesse d’un manque de ressources. Mais là, seul, devant la puissance qu’impose à ses yeux le monde sauvage, l’inspiration renaît. Elle s’éveille avec le chant des oiseaux et s’élève grâce aux tremblements des feuilles. Le bruit sourd et apaisant d’un lieu familier et inoffensif nourrit un peu son âme d’espoir et de passion.
Valentine Birnbaum
le 27 mai 2020, Cévennes
| Photo © Valentine Birnbaum, 2020, Villelongue-Dels-Monts
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